Pour l'Européen l'Afrique du Nord, ensemble géographique auquel on applique le terme aussi peu précis de Maghreb, est surlOut la façade maritime, atlantique Ct méditerranéenne du Nord-Oucn du continent africain. Pour 1'Africain, le Maghreb est une n!gioD privilégiée qui, au delà du Sahara, bénéficie' la fois d'un climat moins rude CI d'une vie économique plus intense, CD relation étroite avec les pays européens. Géographes ct géologues insistent sur la SlrUClurc plissée de cette région ct sur la mise en place récente d'ensembles structuraux plus comparables à ceux d'Europe qu'à ceux du continent africain. Les pays de 1'Atlas, par leur Structure, l'orientation générale du relief, l'ampleur des parOJ.ysmes orogéniques du T ertiaire, sont des pays jeunes qui s'oppOSent ~ la monotonie du socle continental africain. L'Histoire, enfin , n'a cessé, au COUI"$ des deux derniers millénaires de tiss« des liens étroits entre l' Europe mé-diterranc:cnne et l'Afrique du Nord qu' un dimat analogue rapprochait sensiblement. On serait donc tenté d'insister sur cette proximité, voire ce rattachement du Maghreb ~ l'Europe méridionale et sur son isolement du reste du continent africain. Le Sahara, le plus grand désert du monde, a longtemps ete considtré comme un grand vide séparant plus sûrement sa , rive , septentrionale des pays d'Afrique noire que ne le ferait un océan, et quiconque étudie l'Histoire ou la Géographie de l'Afrique du Nord ne manque pas de rappeler que les Arabes du Moyen Age lui avaient donné le nom de • Djeziret eJ-Maghrib. (l'Ile de l'Occident). Mais il ne faudra it pas reporter jusqu'au début du Quaternaire les conclusions d' une observation datant seulement des temps historiques et n'ayant donc qu'un caractère pratiquement contemporain. Au Pléistodne et encore pendant une bonne partie de l'Holocène, l'Afrique du Nord n'est que le Nord de l'Afrique. Sa faune est celle des grandes savanes africaines, avec sa profusion d'antilopes. Les indus- tries humaines du Paléolithique inférieur sont exclusivement africaines. Sur le dimat, les variations de l'énergie solaire, qui dans les hautes latitudes provoquèrent les glaciations, n'ont pour consequence que des pulsations pluvieuses sans modifi· Citions très sensibles sur la vie animale, siDon l'introduction, par la Palestine, d'es- pèces eurasiatiques telles que le sanglier, l'ours et le cerf.