Entre minuit et deux heures du matin, le ler novembre 1954, l'Algérie est réveillée par des explosions. Du Constantinois à l'Oranie, incendies, attaques de commandos révèlent l'existence d'un mouvement concerté, coordonné. A Alger, Boufarik, Bouira, Batna, Khenchela... trente attentats presque simultanés contre des objectifs militaires ou de police, sont perpétrés. Très vite, François Mitterrand, ministre de l'Intérieur, met à la disposition du gouvernement général de l'Algérie trois compagnies de CRS, soit six cents hommes qui quittent Paris en début d'après-midi, par avion. Un premier bataillon de parachutistes fait mouvement sous le commandement du colonel Ducourneau. Trois autres suivront le lendemain. Le secrétaire d'État à la Guerre est d'ailleurs déjà sur place à Alger.[... L'insurrection provoque la mort de sept personnes, L'assassinat de l'instituteur Guy Monnerot dans les Auréset du caid profrançais de M'Chounèche, Hadj Sadok, soulèvent une vive émotion. Mais les attaques contre les postes de police, des casernes ou des installations industrielles n'ont pas l'ampleur que les initiateurs du 1 novembre espéraient.Le réseau mis en place à Alger est démantelé par la police en moins de deux semaines. Seul l'Aurès, dans le Constantinois, pose un véritable problème militaire : les « rebelles » s'y sont assuré le concours des & bandits d'honneur » (en particulier le célèbre Grine Belkacem), qui tiennent le maquis depuis des années. Il y a aussi la grande Kabylie, où plusieurs centaines d'hommes rompus à la clandestinité, sous la conduite d'Amar Oumrane et KrimBelkacem, sont prêts pour une action prolongée.