coutume de penser que l’organisation de la vie psychique se fait à partir de processus internes, cette conception pouvant laisser penser que la réalité externe compte peu, comme si l’influence des relations aux objets de cette réalité n’affectait pas la constitution du monde interne de l’enfant. On a même imaginé que l’activité fantasmatique du très jeune enfant démarre dès l’origine de la vie elle-même, l’enfant héritant dès sa naissance de fantasmes archaïques disponibles dès le début pour structurer et organiser sa vie psychique. Cette conception trouve un écho dans la mise en évidence de la précocité de la relation œdipienne – que l’on retrouve dans la conception kleinienne. Mais cette précocité laisse aussi apparaître une sorte de prédispo sition à la relation (œdipe et surmoi précoces), précocité et prédisposition qui ont été confirmées par les récentes études des interactionnistes (Th. Brazelton, B. Cramer) : on découvre dans cette approche l’idée de compétences rela tionnelles chez le bébé qui seraient présentes dès l’origine. Ainsi processus internes et appétence pour la relation semblent agir de concert. Le constat de la prédisposition du bébé à la relation conduit à penser que l’être humain est équipé pour s’adapter à son environnement, pour être en phase avec la vie à une époque de son développement où il ne peut être entiè- rement autonome. Dépendant du bon vouloir des adultes qui l’entourent pour survivre à sa néoténie, pour interpréter ses éprouvés, le bébé ferait preuve d’une grande capacité à s’adapter aux conditions mêmes de la vie et déploie rait une énergie considérable pour établir puis maintenir le lien avec ses partenaires proches, ceux-là même qui généralement sont à l’origine de sa vie.