لخّصلي

Selon la littérature, la grossesse est un état normal, physiologique et sain auquel aspirent la
plupart des femmes à un certain moment de leur vie. Ce processus normal et donneur de vie
comporte cependant, un sérieux risque de décès et de séquelles (1). En effet, 40 % des femmes
enceintes connaissent des problèmes de santé imputables à la grossesse et 15 % de toutes les
femmes enceintes souffrent de complications obstétricales permanentes ou qui mettent leur vie
en danger (2). Chaque jour dans le monde, 1000 femmes meurent de complications liées à la
grossesse ou à l’accouchement. En 2010, on a notifié 287 000 décès maternels dont la majorité
sont survenu dans les pays en développement et dont la plupart auraient pu être évités si des
mesures de prévention étaient prises et si les soins nécessaires étaient disponibles (1, 3,4).
Au Maroc, selon les statistiques du Haut-Commissariat au Plan et de l'Organisation Mondiale de
la Santé, le ratio de la mortalité maternelle au Maroc est passé de 322 pour 100.000 naissances
vivantes en 1990 à 227 en 2000 et à 112 en 2010. La baisse de ce ratio est l’une des plus
importantes réalisations du Ministère de la Santé. Malgré les progrès réalisés, la mortalité
maternelle reste cependant à nos jours dans le royaume, un problème de santé crucial avec des
iniquités dans l’accès aux soins obstétricaux et néonatals et des insuffisances en soins essentiels
qui sont, selon l’enquête confidentielle sur les décès maternels réalisée en 2010, des facteurs
fréquents de décès maternels évitables (5). Ainsi, 90 % des causes des décès maternels sont dus
à l'hémorragie (54%), les troubles hypertensifs (24,2%), l'infection (8,1%) et l'avortement
(5,6%). Les résultats obtenus au niveau de pays similaires tels que la Tunisie et l’Iraq prouvent
que des efforts importants restent à fournir au niveau du Maroc et ce, pour atteindre ses objectifs
en terme d’amélioration de la santé maternelle (6,7). En souscrivant aux Objectifs du millénaire
pour le Développement, le Maroc s’est formellement engagé à réduire de trois quarts la mortalité
maternelle (OMD 5) et de deux tiers la mortalité des enfants de moins de cinq ans (OMD) à
l’horizon de l’année 2015. Dans ce contexte, la référence des grossesses à haut risque dépistées
au niveau des établissements de soins de santé de base au cours de la consultation prénatale est
souvent nécessaire pour un avis ou une éventuelle prise en charge spécialisée. Vu la
vulnérabilité de ces grossesses, il est généralement recommandé d’adopter un circuit préférentiel
visible qui permettrait aux femmes enceintes dépistées à risques maternels et/ou fœtaux
d’accéder aux soins obstétricaux nécessaires au moment opportun. Ce type de circuit a pour
objectifs de faciliter le processus de prise en charge des grossesses à risques, de déterminer les
niveaux d’orientation, d’assurer une surveillance spécifique des femmes présentant des risques
particuliers, d’orienter les grossesses à risque vers une référence adéquate et éventuellement
spécialisée et de préparer la femme à l’accouchement dans un des milieux surveillés le plus
convenable à son état de santé.