Dans les années 1840, la colonisation française en Algérie, marquée par des incertitudes politiques et la guerre avec Abd el-Kader, suscite de nombreux projets de fortifications. Ces projets, débattus au Parlement et inspirés par des modèles comme la muraille de Chine, visent à sécuriser les zones colonisées, notamment Alger et la Mitidja. Les propositions divergent : certains, comme le général Berthois, prônent une vaste enceinte englobant une grande partie de la plaine pour une colonisation rapide, tandis que d’autres, tel le comte Guyot, privilégient une défense plus restreinte des villes existantes. Ces débats reflètent des conceptions opposées de la colonisation, entre occupation extensive et limitée. La question des fortifications est aussi liée à la colonisation agricole et au refoulement des populations indigènes, soulignant la volonté de créer un espace colonial clairement délimité et contrôlé, séparant les colons des populations locales. L’influence du débat sur les fortifications parisiennes est perceptible. Finalement, ces projets, souvent utopiques et rarement mis en œuvre, révèlent des conceptions divergentes de l’occupation coloniale et du rapport aux populations autochtones.