Le beau metier d'enseignant , attaque de l'exterieur , n'apparalt plus - pour beaucoup de jeunes - que comme le debouche qui reste quand on a tout tente ... et tout rate .Mal payes , comple tenu de leur niveau de qualification , traverses d'inquietudes , peu soutenus par population jalouse de leurs rares privileges ( les fameuses vacances ) , les enseignants subissent de plein les lames de fond dont la jeunesse est porteuse .Dans les milieux les plus aises , il est courant d'entendre dire que c'est un metier de femme : les hommes , eux , doivent faire carriere ailleurs , l'evolution de l'image sociale des professeurs dans le sens de la degradation - n'est pas sans rappeler l'evolution dont a aussi ete victime , un peu auparavant , celle du metier des armes .Ensuite , la formidable pression sociale sur l'ecole brutalise plus ses personnels qu'elle ne les mobilise : la mission des maltres est tantot definie en terme d'efficacite promotionnelle pour les individus qui leur sont confies ; tantot elle est presentee comme un apprentissage- en vase clos - de la vie sociale .D'abont , nous societe entretient avec des intellectuels des rapports difficiles : la production prime tout et les valeurs degagees par le travail du pedagogue ne sont pas mesurables .[ ... ] Le tableau , dira - t - on , n'est pas rose mais beaucoup aiment ce metier qu'ils pratiquent sans sombrer dans l malaise .Il n'est pourtant pas de fonction plus exaltante , dans son principe , que celle de l'enseignant .