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Mon ami, vous m'avez demande de vous raconter les souvenirs les plus vifs de
mon existence.Je le dis a mon mari, qui me regarda fixe-
ment pendant quelques secondes, puis repondit : << Ce n'est rien, c'est la garde.>>

Or, un soir, comme nous achevions de diner, Herve, qui paraissait fort gai par

extraordinaire, d'une gaiete sournoise, me demanda : << Cela vous plairait il de passer trois heures a l'affut pour tuer un renard qui vient chaque soir manger mes poules ?Je fus tellement stupefaite que je jetai un cri violent ; mais avant que j'eusse pu
me retourner, une flamme passa devant mes yeux, une detonation m'etourdit, et je
vis l'homme rouler sur le sol comme un loup qui recoit une balle.On sentait que cette tete-la

etait close, qu'il n'y circulait point d'idees, de ces idees qui renouvellent et assainissent un esprit comme le vent qui passe en une maison dont on ouvre portes et fenetre
Le chateau que nous habitions se trouvait en plein pays desert.Il semblait taciturne, preoccupe, ne m'embrassait point ; et malgre qu'il n'entrat guere en ma chambre que j'avais exigee separee de la sienne afin de vivre un

peu seule, j'entendais souvent, la nuit, un pas furtif qui venait jusqu'a ma porte et
s'eloignait apres quelques minutes.Puis, comme saisie brusquement d'une autre idee, elle se releva, et, se jetant

sur le cadavre, elle l'enlaca a pleins bras, le baisant sur les yeux, sur les levres mor-
tes, y cherchant un souffle, et la profonde caresse des amants.Au bout d'une demi-heure environ, comme rien ne troublait la lourde et claire
tranquillite de cette nuit d'automne, je dis, tout bas : << Etes-vous bien sur, qu'il
passe ici ?Les deux tourelles qui le flanquaient portaient sur leur faite deux

plaques de lumiere, et aucun bruit ne troublait le silence de cette nuit claire et tris-
te, douce et pesante, qui semblait morte.Je me tenais prete moi-meme a tirer, et soudain voila qu'a
trente pas devant nous un homme apparut en pleine lumiere, qui s'en venait a pas
rapides, le corps penche, comme s'il eut fui.Je me sentis perdue ; il allait me tuer ; et deja il levait sur mon front son talon,
quand a son tour, il fut enlace, renverse, sans que j'eusse compris encore ce qui se
passait.Le parc, une vraie foret, etait entoure d'un fosse
profond qu'on appelle saut-de-loup; et tout au bout, du cote de la lande, nous
avions deux grands etangs pleins de roseaux et d'herbes flottantes.Les femmes sou-
vent pretendent n'aimer qu'une fois de toute la puissance du coeur ; il m'est sou-
vent arrive de cherir si violemment que je croyais impossible la fin de mes

transports.Entre les deux,
au bord d'un ruisseau qui les unissait, mon mari avait fait construire une petite
hutte pour tirer sur les canards sauvages.Nous avions, outre nos domestiques ordinaires, un garde, sorte de brute
devouee a mon mari jusqu'a la mort, et une fille de chambre, presque une amie,
attachee a moi eperdument.Quand nous atteignimes la hutte ou nous devions nous embusquer, mon mari
me fit passer la premiere, puis il arma lentement son fusil et le claquement sec des
batteries me produisit un effet etrange.Je me dressai brusquement, et je vis, a genoux, sur lui, Paquita, ma bonne qui,
cramponnee comme un chat furieux, crispee, eperdue, lui arrachait la barbe, les
moustaches et la peau du visage.Je crois que je commencais a m'assoupir quand mon mari me serra le bras ; et
sa voix sifflante, changee, prononca : << Le voyez vous, la-bas, sous les arbres ?Leur chevelure de joncs restait immobile, aucun souffle ne la caressait ; mais
des mouvements a peine sensibles couraient dans l'eau.On sentait son esprit plein de pensees toutes faites, mises en lui
par ses pere et mere qui les tenaient eux-memes de leurs ancetres.On l'aurait prise pour une bohemienne avec son
teint noir, ses yeux sombres, ses cheveux profonds comme un bois et toujours
herisses autour du front.On chassait beaucoup, tantot chez les voisins, tantot
chez nous ; et je remarquai un jeune homme, le baron de C..., dont les visites au
chateau devenaient singulierement frequentes.>>
Herve eut une secousse comme si je l'avais mordu, et, la bouche dans mon
oreille : << J'en suis sur, entendez vous.Il courut, me tenant en l'air, vers le
corps etendu sur l'herbe, et il me jeta dessus, violemment, comme s'il eut voulu
me briser la tete.Je vous dirai aujourd'hui la premiere de mes aventures, dont je fus bien innocente, mais qui determina les autres.Il n'hesitait
jamais, donnait sur tout un avis immediat et borne, sans embarras aucun et sans
comprendre qu'il put exister d'autres manieres de voir.>>

Moi, je regardais les etranges baisers de ce mort et de cette vivante ; et ses san-
glots, a elle, et ses sursauts d'amour desespere.Mais mon mari tout a coup eut l'air etrangement nerveux ; et pendant toute la
soiree il s'agita, se levant et se rasseyant fievreusement.Mon mari ne disait rien, mais il ecoutait, il epiait, il
semblait flairer dans l'ombre, possede des pieds a la tete par la passion de la
chasse.J'etais mariee depuis un an, avec un homme riche, le comte Herve de Ker.., un
Breton de vieille race, que je n'aimais point, bien entendu.C'etait un grand
batiment triste, encadre d'arbres enormes et dont les mousses faisaient songer aux
barbes blanches des vieillards.Et, comme il m'apportait lui-meme mon
fusil, je demandai : << Faut-il charger a balles ou a chevrotines ?>> Puis,
apres quelques secondes, il ajouta d'un ton singulier : << Vous pouvez vous vanter
d'avoir un fameux sang-froid !La
pleine lune semblait teindre en jaune le vieux batiment sombre dont le toit d'ardoi-
ses luisait.Parfois un point remuait a
la surface, et de la partaient des cercles legers, pareils a des rides lumineuses, qui
s'agrandissaient sans fin.>> Je fus surprise : j'hesitais ; mais comme il me considerait, avec une obsti-
nation singuliere, je finis par repondre : << Mais certainement, mon ami.>>

Il faut vous dire que je chassais comme un homme le loup et le sanglier.Il me sentit fremir et demanda : << Est-ce

que, par hasard, cette epreuve vous suffirait ?Je poussais des clameurs aigues, epouvantee, prise de folie ; alors une main
furieuse, celle d'Herve, me saisit a la gorge.Je suis tres vieille, sans parents, sans enfants ; je me trouve
donc libre de me confesser a vous.Promettez moi seulement de ne jamais devoiler mon nom

J'ai ete beaucoup aimee, vous le savez ; j'ai souvent aime moi-meme.Puis il cessa de venir, je n'y pensais
plus ; mais je m'apercus que mon mari changeait d'allures a mon egard.Comme ma fenetre etait au rez-de-chaussee, je crus souvent aussi entendre

roder dans l'ombre, autour du chateau.Lorsque nous fumes sous les arbres du parc, une fraicheur me saisit et une
odeur de feuilles tombees.J'etais
fort belle ; je puis le dire aujourd'hui qu'il n'en reste rien.Ils s'eteignaient pourtant toujours d'une facon naturelle, comme un feu
ou le bois manque.L'horrible vengeance de cet affreux pharmacien du Pecq m'a rappele le drame
epouvantable auquel j'assistai bien malgre moi.L'amour, le vrai, a
besoin, je le crois du moins, de liberte et d'obstacles en meme temps.Confessions d'une femme

Mon mari etait de haute taille, elegant et vraiment grand seigneur d'allures.Pas un frisson d'air, pas un cri de crapaud,

pas un gemissement de chouette ; un engourdissement lugubre s'etait appesanti sur
tout.J'eusse prefere mourir plutot que

d'exister sans tendresse, sans une pensee toujours attachee a moi.Elle avait alors seize ans, mais en paraissait vingt.pardon,
ma cherie, je t'ai soupconnee et j'ai tue l'amant de cette fille ; c'est mon garde qui
ma trompe.Il parlait net, emettait des opinions qui coupaient
comme des lames.Et lentement, Herve epaula, tout en
me fixant dans les yeux.Vers dix heures il me dit soudain :
<< Etes-vous prete ?>>
J'avais beau regarder, je ne distinguais rien.Et de ce moment, je compris que je serais infidele a mon mari.L'amour etait pour moi
la vie de l'ame, comme l'air est la vie du corps.Je l'avais ramenee d'Espagne cinq ans auparavant.Il etait
donc tout naturel de me proposer cet affut.>> Il demeura sur-


pris, puis reprit : << Oh !>>
Et nous voila partis, sans bruit, a travers le parc.Je ne suis point venue pour m'en retourner.Il comprit, et tombant a mes pieds : << Oh !du
sang-froid pour aller tuer un renard ?


Original text

Mon ami, vous m’avez demandé de vous raconter les souvenirs les plus vifs de
mon existence. Je suis très vieille, sans parents, sans enfants ; je me trouve
donc libre de me confesser à vous. Promettez moi seulement de ne jamais dévoiler mon nom


J’ai été beaucoup aimée, vous le savez ; j’ai souvent aimé moi-même. J’étais
fort belle ; je puis le dire aujourd’hui qu’il n’en reste rien. L’amour était pour moi
la vie de l’âme, comme l’air est la vie du corps. J’eusse préféré mourir plutôt que


d’exister sans tendresse, sans une pensée toujours attachée à moi. Les femmes sou-
vent prétendent n’aimer qu’une fois de toute la puissance du cœur ; il m’est sou-
vent arrivé de chérir si violemment que je croyais impossible la fin de mes


transports. Ils s’éteignaient pourtant toujours d’une façon naturelle, comme un feu
où le bois manque.


Je vous dirai aujourd’hui la première de mes aventures, dont je fus bien innocente, mais qui détermina les autres.


L’horrible vengeance de cet affreux pharmacien du Pecq m’a rappelé le drame
épouvantable auquel j’assistai bien malgré moi.
J’étais mariée depuis un an, avec un homme riche, le comte Hervé de Ker.., un
Breton de vieille race, que je n’aimais point, bien entendu. L’amour, le vrai, a
besoin, je le crois du moins, de liberté et d’obstacles en même temps. L’amour
imposé, sanctionné par la loi, béni par le prêtre, est-ce de l’amour ?...
Confessions d’une femme


Mon mari était de haute taille, élégant et vraiment grand seigneur d’allures.
Mais il manquait d’intelligence. Il parlait net, émettait des opinions qui coupaient
comme des lames. On sentait son esprit plein de pensées toutes faites, mises en lui
par ses père et mère qui les tenaient eux-mêmes de leurs ancêtres. Il n’hésitait
jamais, donnait sur tout un avis immédiat et borné, sans embarras aucun et sans
comprendre qu’il pût exister d’autres manières de voir. On sentait que cette tête-là


était close, qu’il n’y circulait point d’idées, de ces idées qui renouvellent et assainissent un esprit comme le vent qui passe en une maison dont on ouvre portes et fenêtre
Le château que nous habitions se trouvait en plein pays désert. C’était un grand
bâtiment triste, encadré d’arbres énormes et dont les mousses faisaient songer aux
barbes blanches des vieillards. Le parc, une vraie forêt, était entouré d’un fossé
profond qu’on appelle saut-de-loup; et tout au bout, du côté de la lande, nous
avions deux grands étangs pleins de roseaux et d’herbes flottantes. Entre les deux,
au bord d’un ruisseau qui les unissait, mon mari avait fait construire une petite
hutte pour tirer sur les canards sauvages.
Nous avions, outre nos domestiques ordinaires, un garde, sorte de brute
dévouée à mon mari jusqu’à la mort, et une fille de chambre, presque une amie,
attachée à moi éperdument. Je l’avais ramenée d’Espagne cinq ans auparavant.
C’était une enfant abandonnée. On l’aurait prise pour une bohémienne avec son
teint noir, ses yeux sombres, ses cheveux profonds comme un bois et toujours
hérissés autour du front. Elle avait alors seize ans, mais en paraissait vingt.
L’automne commençait. On chassait beaucoup, tantôt chez les voisins, tantôt
chez nous ; et je remarquai un jeune homme, le baron de C..., dont les visites au
château devenaient singulièrement fréquentes. Puis il cessa de venir, je n’y pensais
plus ; mais je m’aperçus que mon mari changeait d’allures à mon égard.


Il semblait taciturne, préoccupé, ne m’embrassait point ; et malgré qu’il n’entrât guère en ma chambre que j’avais exigée séparée de la sienne afin de vivre un


peu seule, j'entendais souvent, la nuit, un pas furtif qui venait jusqu’à ma porte et
s’éloignait après quelques minutes.
Comme ma fenêtre était au rez-de-chaussée, je crus souvent aussi entendre


rôder dans l’ombre, autour du château. Je le dis à mon mari, qui me regarda fixe-
ment pendant quelques secondes, puis répondit : « Ce n’est rien, c’est la garde.»


Or, un soir, comme nous achevions de dîner, Hervé, qui paraissait fort gai par


extraordinaire, d’une gaieté sournoise, me demanda : « Cela vous plairait il de passer trois heures à l’affût pour tuer un renard qui vient chaque soir manger mes poules ? » Je fus surprise : j’hésitais ; mais comme il me considérait, avec une obsti-
nation singulière, je finis par répondre : « Mais certainement, mon ami. »


Il faut vous dire que je chassais comme un homme le loup et le sanglier. Il était
donc tout naturel de me proposer cet affût.
Mais mon mari tout à coup eut l’air étrangement nerveux ; et pendant toute la
soirée il s’agita, se levant et se rasseyant fiévreusement.
Vers dix heures il me dit soudain :
« Êtes-vous prête ? » Je me levai. Et, comme il m’apportait lui-même mon
fusil, je demandai : « Faut-il charger à balles ou à chevrotines ? » Il demeura sur-


pris, puis reprit : « Oh ! à chevrotines seulement, ça suffira, soyez en sûre. » Puis,
après quelques secondes, il ajouta d’un ton singulier : « Vous pouvez vous vanter
d’avoir un fameux sang-froid ! » Je me mis à rire : « Moi ? pourquoi donc ? du
sang-froid pour aller tuer un renard ? Mais à quoi songez vous, mon ami ? »
Et nous voilà partis, sans bruit, à travers le parc. Toute la maison dormait. La
pleine lune semblait teindre en jaune le vieux bâtiment sombre dont le toit d’ardoi-
ses luisait. Les deux tourelles qui le flanquaient portaient sur leur faîte deux


plaques de lumière, et aucun bruit ne troublait le silence de cette nuit claire et tris-
te, douce et pesante, qui semblait morte. Pas un frisson d’air, pas un cri de crapaud,


pas un gémissement de chouette ; un engourdissement lugubre s’était appesanti sur
tout.
Lorsque nous fûmes sous les arbres du parc, une fraîcheur me saisit et une
odeur de feuilles tombées. Mon mari ne disait rien, mais il écoutait, il épiait, il
semblait flairer dans l’ombre, possédé des pieds à la tête par la passion de la
chasse.
Nous atteignîmes bientôt le bord des étangs.
Leur chevelure de joncs restait immobile, aucun souffle ne la caressait ; mais
des mouvements à peine sensibles couraient dans l’eau. Parfois un point remuait à
la surface, et de là partaient des cercles légers, pareils à des rides lumineuses, qui
s’agrandissaient sans fin.
Quand nous atteignîmes la hutte où nous devions nous embusquer, mon mari
me fit passer la première, puis il arma lentement son fusil et le claquement sec des
batteries me produisit un effet étrange. Il me sentit frémir et demanda : « Est-ce


que, par hasard, cette épreuve vous suffirait ? Alors partez. » Je répondis, fort sur-
prise : « Pas du tout. Je ne suis point venue pour m’en retourner. Êtes-vous drôle,


ce soir? » Il murmura :« Comme vous voudrez. » Et nous demeurâmes immobiles.
Au bout d’une demi-heure environ, comme rien ne troublait la lourde et claire
tranquillité de cette nuit d’automne, je dis, tout bas : « Êtes-vous bien sûr, qu’il
passe ici ? »
Hervé eut une secousse comme si je l’avais mordu, et, la bouche dans mon
oreille : « J’en suis sûr, entendez vous. »
Et le silence recommença.
Je crois que je commençais à m’assoupir quand mon mari me serra le bras ; et
sa voix sifflante, changée, prononça : « Le voyez vous, là-bas, sous les arbres ? »
J’avais beau regarder, je ne distinguais rien. Et lentement, Hervé épaula, tout en
me fixant dans les yeux. Je me tenais prête moi-même à tirer, et soudain voilà qu'à
trente pas devant nous un homme apparut en pleine lumière, qui s’en venait à pas
rapides, le corps penché, comme s’il eût fui.
Je fus tellement stupéfaite que je jetai un cri violent ; mais avant que j’eusse pu
me retourner, une flamme passa devant mes yeux, une détonation m’étourdit, et je
vis l’homme rouler sur le sol comme un loup qui reçoit une balle.
Je poussais des clameurs aiguës, épouvantée, prise de folie ; alors une main
furieuse, celle d’Hervé, me saisit à la gorge. Il courut, me tenant en l’air, vers le
corps étendu sur l’herbe, et il me jeta dessus, violemment, comme s’il eût voulu
me briser la tête.


Je me sentis perdue ; il allait me tuer ; et déjà il levait sur mon front son talon,
quand à son tour, il fut enlacé, renversé, sans que j’eusse compris encore ce qui se
passait.
Je me dressai brusquement, et je vis, à genoux, sur lui, Paquita, ma bonne qui,
cramponnée comme un chat furieux, crispée, éperdue, lui arrachait la barbe, les
moustaches et la peau du visage.
Puis, comme saisie brusquement d’une autre idée, elle se releva, et, se jetant


sur le cadavre, elle l’enlaça à pleins bras, le baisant sur les yeux, sur les lèvres mor-
tes, y cherchant un souffle, et la profonde caresse des amants.


Mon mari, relevé, regardait. Il comprit, et tombant à mes pieds : « Oh ! pardon,
ma chérie, je t’ai soupçonnée et j’ai tué l’amant de cette fille ; c’est mon garde qui
ma trompé. »


Moi, je regardais les étranges baisers de ce mort et de cette vivante ; et ses san-
glots, à elle, et ses sursauts d’amour désespéré.


Et de ce moment, je compris que je serais infidèle à mon mari.


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