L'homme qui épousa une ogresse
Jadis, malgré la mise en garde des siens, un homme épousa une très belle femme
rencontrée dans la forêt. Il ne pouvait se douter que c'était une ogresse. Le jour, elle
pétrissait le pain, roulait le couscous et vaquait aux occupations ménagères telles les
autres femmes. Mais la nuit, elle se faufilait dans l'enclos où les bergers enfermaient leurs
troupeaux et dévorait une brebis.
Les hommes de la tribu, très inquiets, se réunirent pour trouver une solution à ces
disparitions. Le père du mari de l'ogresse se proposa :
- Pour bien surveiller le troupeau, cette nuit, je m'envelopperai dans ma djellaba noire et
me dissimulerai au milieu des brebis.
L'ogresse, qui ignorait que son beau-père était dans l'enclos, se glissa comme à son
habitude pour se rassasier de la brebis la plus grasse. Dans l'obscurité, elle saisit le vieux
qui cria:
- Lâche-moi immonde créature! Lâche-moi!
Elle retira sa main en bafouillant:
- Mais ce n'est que moi, ta belle-fille ! J'ai entendu un agneau bêler et je suis venue voir
s'il y avait un voleur. Le vieux fit mine de la croire tant il avait peur et dès le lever du jour, il
alerta son fils :
- Matheur ! Ta femme est une ogresse ! Sauvons-nous pendant qu'il est encore temps.
Quand elle aura décimé nos troupeaux, elle s'attaquera à nous.
Le fils protesta :
- C'est impossible ! Elle m'a donnée une fille, elle ne peut être une ogresse.
Comme l'homme ne voulait rien entendre, les siens le quittèrent. Ils déménagèrent en lui
laissant sa part des bêtes: moutons, vaches, chevaux. Il resta seul avec sa femme et sa
toute petite fille. Hélas, au fil des jours, son cheptel se rétrécissait. Aveuglé par l'amour
qu'il portait à sa femme, il trouvait toujours une excuse à ces disparitions. Il se disait que
les bêtes s'échappaient de l'enclos ou que le chacal les dévorait.
Un jour, il revint plus tôt des champs et, horreur, il découvrit sa femme, la tête plongée
dans les entrailles d'une pouliche. Avant qu'elle ne l'aperçoive, il déposa sa fille sur ses
épaules et s'enfuit à toutes jambes.
Soudain, alors qu'il reprenait son souffle, sa fillette l'attrapa par les oreilles et lui dit:
- Hum! Oh papa ! J'ai faim et je grignoterais bien tes belles oreilles !
- Quoi ? Ma propre enfant serait une ogresse?
Sans hésiter, il la précipita dans la rivière profonde et continua sa course. Mais l'ogresse
était déjà à ses trousses. Il faillit être rattrapé ne fut-ce l'opportune présence d'un grand
peuplier. Il grimpa jusqu'au sommet. L'ogresse se posta au pied de l'arbre et se mit à le
menacer:
- Jamais tu ne m'échapperas car soufflera le vent d'hiver, tu tomberas et je te dévorerai !L'homme qui épousa une ogresse
Jadis, malgré la mise en garde des siens, un homme épousa une très belle femme
rencontrée dans la forêt. Il ne pouvait se douter que c'était une ogresse. Le jour, elle
pétrissait le pain, roulait le couscous et vaquait aux occupations ménagères telles les
autres femmes. Mais la nuit, elle se faufilait dans l'enclos où les bergers enfermaient leurs
troupeaux et dévorait une brebis.
Les hommes de la tribu, très inquiets, se réunirent pour trouver une solution à ces
disparitions. Le père du mari de l'ogresse se proposa :
- Pour bien surveiller le troupeau, cette nuit, je m'envelopperai dans ma djellaba noire et
me dissimulerai au milieu des brebis.
L'ogresse, qui ignorait que son beau-père était dans l'enclos, se glissa comme à son
habitude pour se rassasier de la brebis la plus grasse. Dans l'obscurité, elle saisit le vieux
qui cria:
- Lâche-moi immonde créature! Lâche-moi!
Elle retira sa main en bafouillant:
- Mais ce n'est que moi, ta belle-fille ! J'ai entendu un agneau bêler et je suis venue voir
s'il y avait un voleur. Le vieux fit mine de la croire tant il avait peur et dès le lever du jour, il
alerta son fils :
- Matheur ! Ta femme est une ogresse ! Sauvons-nous pendant qu'il est encore temps.
Quand elle aura décimé nos troupeaux, elle s'attaquera à nous.
Le fils protesta :
- C'est impossible ! Elle m'a donnée une fille, elle ne peut être une ogresse.
Comme l'homme ne voulait rien entendre, les siens le quittèrent. Ils déménagèrent en lui
laissant sa part des bêtes: moutons, vaches, chevaux. Il resta seul avec sa femme et sa
toute petite fille. Hélas, au fil des jours, son cheptel se rétrécissait. Aveuglé par l'amour
qu'il portait à sa femme, il trouvait toujours une excuse à ces disparitions. Il se disait que
les bêtes s'échappaient de l'enclos ou que le chacal les dévorait.
Un jour, il revint plus tôt des champs et, horreur, il découvrit sa femme, la tête plongée
dans les entrailles d'une pouliche. Avant qu'elle ne l'aperçoive, il déposa sa fille sur ses
épaules et s'enfuit à toutes jambes.
Soudain, alors qu'il reprenait son souffle, sa fillette l'attrapa par les oreilles et lui dit:
- Hum! Oh papa ! J'ai faim et je grignoterais bien tes belles oreilles !
- Quoi ? Ma propre enfant serait une ogresse?
Sans hésiter, il la précipita dans la rivière profonde et continua sa course. Mais l'ogresse
était déjà à ses trousses. Il faillit être rattrapé ne fut-ce l'opportune présence d'un grand
peuplier. Il grimpa jusqu'au sommet. L'ogresse se posta au pied de l'arbre et se mit à le
menacer:
- Jamais tu ne m'échapperas car soufflera le vent d'hiver, tu tomberas et je te dévorerai !Soufflera le vent du printemps, tu tomberas et je te dévorerai ! soufflera le vent d'été, tu
tomberas et je te dévorerai! soufflera le vent d'automne, tu tomberas et je te dévorerai !
Depuis, chaque jour, sauf quand elle chassait pour se nourrir, elle s'acharnait sur le tronc
de l'arbre qu'elle rongeait de ses dents pointues pour le couper. Terrifié, l'homme
implorait:
- Ô arbre de mon père et de ma mère, grossit, grossit ! Et juste au moment de se rompre,
le tronc reprenait sa forme initiale.
Le temps passa ainsi et l'homme scrutait l'horizon dans l'espoir d'apercevoir quelqu'un
qui pût le secourir. Un jour, il vit un vol d'oiseaux et cria dans sa direction:
- Ô vous, qui volez si haut, allez dire à ma mère et à mon père que je suis en grand danger
! Les oiseaux migrateurs portèrent le message. Des cavaliers de sa tribu, armés, volèrent
à son secours. Ils découvrirent le peuplier. Heureusement, l'ogresse était à la chasse.
L'homme quitta vite son arbre après avoir accroché son burnous à une branche pour
laisser croire qu'il était toujours là. Il enfourcha un cheval et fila avec ses sauveurs.
À son retour, l'ogresse, rassurée par le burnous qui flottait sur la cime de l'arbre, continua
ses menaces tout en rongeant le tronc de l'arbre. Ainsi, les saisons se succédèrent et vint
l'automne venteux. Un matin, une tornade se leva et le burnous voleta dans l'air avant de
tomber sur un rocher à proximité de l'arbre.
- Ah ! Je t'avais dit que tu tomberais! hurla l'ogresse en furie.
Elle se jeta sur le burnous et le mordit avec une telle violence que toutes ses dents se
brisèrent sur le rocher. On dit qu'elle en est morte ! Quant à l'homme, il vécut en paix avec
les siens !
Mon histoire a pris la route du feu ! Et moi, j'ai mangé du R'fiss délicieux !
Questions:
- Proposez un autre titre à ce conte (en langue française)
- Faites le résumé de ce conte (en langue française)
- Faites la traduction de ce conte en langue arabe.
Remarques:
Votre page de garde doit comporter les informations suivantes :
-Nom et prénom en langue arabe et française
-Spécialité du master
*Je récupère vos travaux directement après les vacances auprès de vos chefs de groupes.